[Crique Inini] : Les bandits d'Inini

La route serait longue jusqu'au rendez-vous proposé par les habitants d'Inini. Ceux-ci, apeurés par les récents agissements des bandits, n'osaient plus sortir de leur village qu'ils avaient barricadé. Il fallait donc que le groupe s'y rende, et visiblement à pied. Tout du moins, Uriel se voyait mal payer les services d'une caravane ou pire, un cheval, pour se rendre dans la région sablonneuse. Les quelques écus donnés par le châtelain était par trop précieux. Après avoir étudié une carte, il se tourna vers ses compagnons de fortune :

- Nous allons avoir trois jours de marche, si tant est que l'on avance correctement et que nul bête sauvage ne nous retarde. Nous devrions avoir assez de vivre avec ce qui nous a été donné au château, probablement qu'il nous sera possible de nous restaurer sur place. Si vous n'y voyez aucun inconvénient, je pense que l'on peut partir dans l'heure ?

Sa question posée, Uriel replongea dans l'observation de la carte. Il se demandait s'il valait mieux éviter la forêt, quitte à perdre deux heures à la contourner, ou si il fallait la contourner malgré les nombreux dangers qu'elle semblait receler.

-Ne restons pas lambiner ici ! Les bandits ne vont pas attendre...et moi aussi d'ailleurs ! La marche c'est bon pour la santé de toute manière....suivez-moi !

Cylin semblait croire être le chef de groupe et commença à avancer la première, sans un regard pour ses deux compagnons et la carte. La seule chose qui comptait était le combat à venir, en espérant qu'ils sachent se battre. Cependant la jeune fille repensa aux paroles de Uriel.

-Se ravitailler est important aussi aha ! Faudra se trouver une bonne taverne...évidemment !

Elle se retourna et les défia du regard.

-Je vous préviens, je vais pas me retenir avec vous. Je suis ce que je suis !

Hm, Mademoiselle. Pourrait-on savoir votre nom? Je croit que cette information profiterais a tous.

Emboîte le pas, mais n'a pas une cadence exceptionnelle, du coup, se fait un peu attendre.

-Va falloir marcher un peu moins vite, si vous voulez que nous suivions, d'ailleurs. Je ne suis pas un grand sportif, et il va falloir faire avec, malheureusement.

*S’arrête en même temps que la jeune femme*

Nous voulons bien gérer les vivres. La ravitaillement est essentiel, et les gérer l'est encore plus. Nous ferons le plein a la première auberge, si vous le voulez bien.

Puis le corbeau se met a marcher, détournant son regard de celui de Cylin, ne voulant pas provoquer de confit pour le moment.

La demoiselle semblait avoir un tempérament... Certain. Il fallait juste espérer que cette excitation ne lui serait pas fatale. Uriel n'avait pas envie de ramener un corps au château.
S'il pouvait la suivre sans soucis (quoi qu'avec moins d'agilité), il préférait garder quelques distances pour s'assurer que le shaman ne serait pas perdu en cours de route. Il n'avait pas pris ça en compte dans ses calculs. En marchant un peu plus de temps que prévu chaque jour, ils arriveraient bien en temps et en heure.

La première journée se passa sans encombre et ils passèrent la soirée autour d'un feu de camp, faisant des tours de garde pour la nuit. Uriel parla peu, encore mal à l'aise avec ces inconnus. Ils arrivèrent le lendemain face à la forêt qu'Uriel redoutait tant.

- Vous préférez faire le tour, ou on s'engouffre par ici ? Il paraît qu'il y a des chauves-souris pas très amicales... Des loups et des ours aussi. Pas que cela me pose le moindre problème, mais pour vous... ?

Ayant détaillé les dangers de la forêt, Uriel attendit la réponse des deux autres...

Arrivé a l'orée de la forêt, le mercenaire temporisateur leur proposa d'entrer, ou de contourner. En soi, les chauve-souris ne faisait pas peur au Corbeau, sur que Kuro pourrait communiquer avec, les autres bestioles, par contre... il était un poil moins confiant.

Tout dépend le temps qu'on perd. Si ça se compte en heure, contourner serait plus intelligent. En jours, nous ferions mieux de passer par la foret.

Puis corbeau regarda en direction de leur troisième comparse, qui avait l'air de frémir d'impatience... Encore une fois.

Elle va vite nous épuiser, celle la, dit doucement Corbeau à Kuro, J’espère que tout ce passera bien...

Cylin regarda ses compagnons d'un air décidé.

-Comme si on allait éviter une forêt de pacotille ! Des chauves-souris ? Tant mieux on aura pas de moustiques à nos trousses...des loups ? Chouette des couvertures en devenir ! Ours ? Me manquait un oreiller justement !

Encore une fois la jeune fille était impatiente et n'en avait que faire des animaux dit dangereux. L'homme bizarre semblait ne pas avoir peur tandis qu'une légère appréhension se lisait dans les yeux de l'autre.

-Ah oui c'est quoi vos noms déjà ? Oublié ! Enfin pas grave, on dirait que vous allez pas vivre très longtemps !

Sur ces mots elle partit et s'engouffra dans la forêt peu avenante.

Avant même qu'Uriel puisse ouvrir la bouche, la jeune fille commençait à pénétrer la forêt. Corbeau n'avait pas tout à fait tort, quoiqu'elle risquait plus de s'épuiser elle avant les autres. Enfin, il espérait.
Laissant Cylin en tête du groupe, Uriel décida de passer au bout pour vérifier leurs arrières. Il y avait de nombreuses rumeurs sur cette forêt, et pas seulement sur des animaux sauvages... A bien y réfléchir, peut-être croiseraient-ils quelques membres du clan des Loups Noirs avant d'arriver à destination... Ce serait ça de moins à affronter le moment venu.

Ils avançaient rapidement, bien que Corbeau ait du mal à soutenir la cadence de la jeune épéiste. Celle-ci s'arrêtait parfois, quand elle les voyait trop loin, semblant s'impatienter et à la limite de les réprimander. Mais Uriel conservait son calme et scrutait les alentours. Sur plusieurs arbres déjà, il avait vu des marques bien singulières. Ce n'était pas l'effet de griffes, plutôt de haches...  Aucun doute, si les bandits n'étaient pas actuellement présents, ils étaient passés peu avant.

Une odeur de brûlé lui indiqua rapidement que les bandits étaient à peine devant eux... Ou peut-être derrière.

- Cylin, c'est ça ? Serait-il possible de s'arrêter un instant ?

Il pointa les restes d'un feu

- Je pense qu'il est plus que probable qu'une partie des bandits que nous cherchons soient tout prêt... Et peut-être même nous ont-ils entendu arriver.

Il ne le disait pas, mais la jeune fille était loin d'être discrète, à avancer le plus vite possible dans une forêt où la moindre brindille craquait sous le pas des loups. Dans le pire des cas, les bandits les avaient entendu arriver et s'étaient postés en embuscade.

- Nous devrions tous nous préparer, si ce n'est pas eux qui nous trouvent, c'est nous qui leur tomberons dessus... !

Cylin revint sur ses pas et inspecta à son tour le feu, il semblait ne pas avoir tord. Cependant, la jeune fille bomba le torse et le regarda d'un air supérieur.

-Et tu pensais contourner la forêt ? J'ai bien fait d'y entrer tiens !

Intérieurement, Cylin pensa qu'elle n'allait pas s'entendre avec ce jeune homme qui semblait peureux, quant à l'autre elle le trouvait trop étrange pour vraiment le juger. Malgré cela, une mission est une mission, elle ne pouvait pas les abandonner là et partir seule comme une lâche. Pendant que le jeune fille réfléchissait, ses compagnons semblaient plutôt tendus et se préparaient au combat.

-De la baston ! Tâchez de restez en vie au moins !

La myrmidon sourit en disant cela et sortit son épée puis fit des moulinets pour s'échauffer. Cette forêt promettait d'être intéressante.
Le silence se fit dans le groupe qui attendait maintenant la bande de scélérats, qui ne tarda pas à se manifester par quelques mouvements et bruits secs. Le shaman recula et laissa les deux autres en première ligne qui levèrent leurs épées, prêt à attaquer. Un puis deux ennemis firent leurs apparition et avancèrent à travers les fourrés pour s'approcher du trio. Ils furent suivis d'un groupe plus conséquent, cinq à première vue pour Cylin qui s'avança avec joie.

[HS]Beo étant absent jusqu'à minuit, il nous a permis d'utiliser avec parcimonie son personnage. On va essayer de le rendre plus vrai que nature ! Mais si on y arrive pas, pitié Beo nous mange pas ![/HS]

Le premier bandit s'élança, hache au clair, vers Cylin qu'il devait prendre pour la plus faible. Tout du moins pour une cible facile. Grossière erreur, pensa Uriel qui, sans se croire inférieure à la jeune fille, sentait qu'elle était plus dangereuse qu'elle ne le paraissait. Plus que sa force, c'était bien sa vitesse qui était à redouter...
Mais Uriel n'avait pas le temps de regarder le combat de la myrmidon. Un deuxième bandit s'avançait vers lui, suivit de cinq autres et, Uriel le vit en jetant un rapide coup d'oeil par dessus son épaule, un huitième tentait de les prendre à revers en se glissant derrière Corbeau. Une nappe d'énergie noire engloutie le bandit qui chargeait Uriel, oeuvre du shaman qui n'avait cependant pas aperçu le brigand se faufilant dans son angle mort. Le mercenaire se donna une impulsion en frappant le sol de ses pieds et se glissa en un salto entre Corbeau et le truand, au quel il infligea une sévère entaille. Un hurlement guttural lui appris que les forbans six forbans restants subissaient eux aussi des assauts mortels. Esquivant la hache que le brigand balançait sans le moindre style vers lui, il coupa net dans le torse de l'homme qui s'écroula sans vie.

- Eh, Kuro, en voilà deux qui ne se relèveront pas de si tôt ! lança Corbeau à sa... Bestiole imaginaire ? Uriel avait du mal à déterminer de quoi il pouvait exactement s'agir, quoi qu'il connut plutôt bien les symptômes liés à l'utilisation de la magie noire.

- Tout va bien Cylin ? demanda Uriel, en s'élançant vers les bandits restant.

-Comme si tu avais besoin de poser la question ! C'est toi qui court partout je te signale !

La jeune fille se sentait pleine d'énergie et terrassait ses ennemies sans trop de difficulté. Au début joyeuse, Cylin vit que les brigands étaient de piètres combattants et cela la mit de mauvaise humeur. Chaque coup s'accompagnait de soupirs ou de remarques acides envers leurs postures ou leur lenteur. La jeune fille profitait également de sa vitesse et de son épée pour terrasser ses adversaires armés de haches.

-Vous êtes pitoyables, bandes d'avortons ! Même pas un capable de tenir plus de 10 secondes !

Cylin sentit que le mercenaire se trouvait derrière elle, tournant la tête elle le vit face à deux brigands. Il ne semblait pas trop en difficulté mais n'ayant plus personne à combattre elle le rejoint.

La myrmidon avait abattu trois des brigands et Corbeau deux. Uriel ne pouvait pas se laisser ridiculiser ainsi. Ainsi, lorsque Cylin se tourna pour l'aider, il glissa entre ses deux adversaires et porta deux coups rapides à celui à sa droite : un dans les jambes puis un autre dans le dos. En se relevant, il roula sur le côté pour éviter le coup que portait sans grande conviction le dernier bandit encore vivant. Il se savait condamné et il n'avait pas tort : d'un coup sauté, Uriel lui trancha la gorge sans la moindre pitié.

- Je cours partout certes, mais cela me semblait mieux que de laisser un compagnon mourir lâcha-t-il, un peu plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.

- Je pense que nous pouvons continuer, à mois que vous ne vouliez fouiller les corps... ?

Corbeau haussa les épaules avant de chuchoter quelques mots à Kuro. De toute évidence, cela lui importait peu...

La remarque acerbe du mercenaire mit quelque peu à mal Cylin mais elle ne le montra pas. La jeune fille se contenta de se baisser sans un mot et de commencer à fouiller les corps des brigands qu'ils venaient de tuer. Cela fait, elle se releva et épousseta son grand manteau avant de s'étirer.

-Voilà ça de fait ! En espérant qu'ils aient quelque chose de potable...et que les suivants soient un peu plus doué pour soulever une hache, sinon cela risque d'être encore ennuyeux !

Cylin s'approcha des deux autres en rigolant.

-Vous n'êtes pas si nul que ça finalement ! Malheureusement vous restez des gars pas sympathiques !

- Malheureusement, vous restez des gars pas sympathiques !

Uriel savait qu'il était plutôt antipathique, même s'il travaillait sur son caractère... Il préféra esquiver le regard de la jeune fille.

- On devrait se remettre en route. Je ne pense pas qu'il y ait d'autres bandits dans les environs, le feu était déjà assez petit pour huit personnes... Si on avance bien, nous pourrons peut-être atteindre les alentours d'Inini demain soir.

Sur ces mots, et contrairement à son habitude, il prit la tête du groupe. Les paroles de l'épéiste l'avaient plongé dans un trouble profond. De mauvais souvenirs refaisaient surface, sans raison apparente.

Il allait trop vite, mais il ne s'en rendait pas compte. Ce n'est qu'en sortant de la forêt qu'il vit que Corbeau était loin derrière. Reprenant ses esprits, il passa sa main dans ses cheveux, les ébouriffa puis sourit à Cylin.

- Pas trop essoufflé de cette petite balade en forêt ? Je crois que notre ami a eu un peu de mal à suivre... !

Il retourna quelques pas en arrière pour aider Corbeau qui était à bout de souffle à rejoindre l'orée de la forêt, sans vraiment attendre la réponse de Cylin. Lorsqu'il revint, il était prêt à se diriger vers le point de rendez-vous que les villageois avaient fixé.

Cylin fut surprise quelque peu qu'il lui adresse la parole ainsi mais elle ne put lui répondre, le jeune homme étant reparti chercher le shaman. Bizarrement, il se remit devant et avança en aidant le lent. La jeune fille marcha à leur allure et ils continuèrent leur périple.
Les conversations se firent rare dans le groupe, aucun n'étaient très bavards. Il faut dire qu'ils étaient surtout pas très sociable. Les aventuriers finirent néanmoins par arriver à destination, Cylin cette fois-ci était plus lente. Quand elle avait lu la mission elle avait omis qu'elle se trouvait dans un endroit chaud.

-...Argh...cette chaleur....comment des gens peuvent vivre ici ?!

La jeune fille suait à grosse goutte et finit par enlever son gros manteau et ses gants. Mais même comme cela Cylin avait trop chaud. Elle suivait sans conviction les deux autres en pensant à ses pics enneigés.

-On arrive...bientôt ?

Quoique le voyage se soit fait dans un relatif silence, l'atmosphère avait été plus détendue que lors de leur départ de Tasunka. Était-ce dû à leur escarmouche dans la forêt ? Uriel se rappelait d'un marchand itinérant qui disait que des liens insécables se tissaient lorsque deux personnes combattaient côte à côte.

Ils arrivèrent en vue du village Ininni en fin d'après-midi, sur leur troisième jour de voyage. Le soleil commençait à baisser à l'horizon, mais la température n'avait cessée de monter au fil de la journée. Il semblait évident que Cylin n'était pas habitué à ce que le mercure dépasse les vingt degrés, voir moins. Elle enleva rapidement son manteau et ses gants, mais fut rapidement rattrapée par la température.

- Quelques heures, tout au plus. Mais je crains qu'ils manquent de rafraîchissement, si ils sont effectivement bloqués dans leur village depuis plusieurs jours...

Uriel s'arrêta et fouilla dans son sac. Il en sorti une grande serviette et une gourde d'eau. Humidifiant le tissu, il le tendit à Cylin :

- Voilà qui devrait couper un peu la chaleur, en attendant de trouver mieux... Il est probable qu'ils aient quelque ruisseau où il sera possible de se rafraîchir.

Puis Uriel se tourna vers Corbeau, qui n'avait toujours pas quitté sa lourde cape. Celle-ci devait lui tenir chaud, très chaud.

- Peut-être voudrez-vous aussi de quoi vous rafraîchier, Corbeau ?

-Avec plaisir. Kuro commençais d'ailleurs a se plaindre.

Prend la gourde, et en bois quelques gorgées, et fait mine d'en donner a sa bestiole de compagnie.

-Ça fait du bien. Nous n'aimons pas ce genre de température. Nous n'y sommes pas habitués. Le climat de Soukima est bien plus accueillant.

Corbeau se refusait a enlever son étoffe. Au moins, il ne risquait pas de prendre le soleil, avec ça. Le soleil. Son pire ennemi. Et celui de Kuro, aussi. Rien de pire. Il devait terminer cette tache ici au plus vite.

-J’espère qu'on aura bientôt bouclé cette mission, grommela il pour Kuro
Aller, on accélère le pas!

Le mage qui peinais déjà a avancer, fit un immense effort pour éviter de retarder le groupe encore plus, et pris la tête du cortège... Tant que son corps le supporterais, tout du moins.

-...mouais...merci...mais je peux me débrouiller toute seule non mais !

Cylin prit la serviette et s'essuya avec avant de la rendre et de boire un coup. La chaleur l'avait mis de mauvaise humeur, tout ce qu'elle voulait c'était une bonne chaise avec une bière bien fraîche. Ou au moins de se jeter dans de l'eau...

Mais la fraicheur du linge la requinqua quelque peu et elle se remit en marche avec un peu plus d'énergie. Le shaman semblait également mieux et il avançait devant, la jeune fille n'essaya pas de le rejoindre et le laissa faire, se mettant à la même vitesse que le mercenaire, plutôt lent donc.

Corbeau avait sa capuche sur ses épaules. Fait assez rare pour être observé. Il était pale, voir blanc. A se demander si il avait déjà vu le soleil un jour…

-C’est pas avec ça qu’ils se défendront de quoi que ça soi, annonça Corbeau, alors que ceux-ci était en train de manger. Bon. Comment on se débrouille pour ce débarrasser de ces pouilleux ?
D’après ce que le maire nous a dit, l’un d’eux est armé d’une lance, et Kuro m’a dit que celle-ci dominait sur vos armes –moi je n’y connais rien- a cause de son allonge grandement supérieure. Vous avez des idées, contre ? Ou nous verrons sur le moment ?

Corbeau fit une pause, et attaqua quelques légumes. Il espérait une réponse, il eu un silence. Il reprit donc la parole, après quelques bouchées

D’après ce que j’ai compris, ce ne sont pas les mages qui prédominent chez eux, ils devraient donc avoir du mal a voir venir mes flux d’énergie, et les attaques en piqué de Kuro !

Le groupe débattait donc de la méthode à utiliser pendant le long du repas. Deux choix s’offrirent rapidement a eux. Vagabonder dans les environs, tout en tentant de trouver leur camp, ou les attendre dans le village, et les prendre par surprise.

Bien sur, Corbeau préférait tendre le piège. Mais il pouvait de douter de la demoiselle assoiffée de sang voudrais  mener l’assaut.  Le débat se prolongea jusqu'à la fin du repas, après quoi Corbeau pris congés – Il avait grandement besoin de se laver, et d’avoir une petite discussion avec Kuro, qui n’arrêtais pas de certifier que cette quête serait un échec -, exaspéré par tant d’agressivité, que ça soit verbale, ou physique de la part de Cylin.

Cylin appréciait à sa juste valeur le confort de l'auberge qui l'accueillait elle et les deux jeunes hommes. La bière tant attendue coula à flot, lui permettant de se calmer les nerfs mais aussi d'intéragir un peu plus avec ses compagnons. La jeune fille n'hésita pas à brutaliser quelque peu le shaman qui ne sembla pas trop apprécier cet excès. Les joues bien rouges, elle écoutait d'une oreille distraite la mise en place du plan. Néanmoins Cylin comprit qu'il était question de prendre le reste des brigands par surprise.

-Alors là il n'en est pas question ! Un combat cela doit se faire face à face, et non agir comme des lapins apeurés !

Cette pensée la mit de nouveau de mauvaise humeur, la jeune fille finit sa phrase par une pause brutale de sa choppe sur la table.

-Si vous allez vous battre comme ça tant mieux pour vous mais ce sera sans moi ! Je préfère aller les voir directement et affronter leur chef !

La jeune fille n'avait pas peur de ce cavalier à lance, loin de là, c'était une occasion de s'amuser un peu. La notion de triangle des armes avait peu d'importance pour elle. Ses compagnons semblaient rester opposés à sa décision, Cylin fit un signe désapprobateur tout en se levant et partit dans sa chambre sans un mot pour les deux autres.

Uriel se retrouva seul au bar de l'auberge. Ses deux compagnons s'étaient retiré, Cylin après s'être "légèrement" emportée et Corbeau à sa suite, visiblement fatigué par l'énergie sans fin de la jeune fille. Le mercenaire put donc profiter de ces quelques instants de paix avec lui-même.

Corbeau avait soulevé un point intéressant : ils pouvaient tenter de prendre les bandits à revers lorsque ceux-ci viendraient piller le village. Mais cette stratégie avait un inconvénient majeur : le temps. Nul ne savait quand les brigands frapperaient, et Uriel n'avait pas de temps à perdre. S'il voulait se faire un nom, il devait enchaîner au plus vite les missions...
De toute façon, Cylin semblait désapprouver ce plan. Toutes ses pensées se focalisèrent sur ce problème : le groupe n'était pas uni. Il ne souhaitait pas qu'ils soient les meilleurs amis du monde, mais ils courraient droit à la catastrophe si ils n'arrivaient pas à monter un plan et à le suivre.
Il se décida donc, après avoir apprécié à sa juste valeur une dernière chanson du ménestrel de l'auberge, à aller voir ses compagnons.
Il allait garder le plus facile pour la fin et commencer par la myrmidon. Après avoir demandé à l'aubergiste quelle chambre il occupait -lequel lui lança un regard assez étrange, comme si il allait tenter quoi que ce soit avec une gamine qui ne devaient même pas être majeure- il grimpa jusqu'à l'étage, pris une grande respiration et toqua à la porte de la jeune fille.

- Cylin ? Serait-il possible de vous parler ?

Faisant quelques étirements, Cylin se préparait à aller dormir quand on toqua à sa porte. Elle reconnu la voix du mercenaire, la jeune fille se demandait ce qu'il pouvait bien venir faire là. Toujours énervée elle alla ouvrir au jeune homme et resta le regarder, Cylin essaya de réfléchir malgré son ivresse et sembla comprendre quelque chose.

-Pervers !

Son esprit embrumé ne voyait que cette possibilité là et c'est sur ces pensées qu'elle recula et lui jeta le premier objet qui tombait sous sa main, à savoir une brosse, suivis de beaucoup d'autres. Profitant de cela elle prit son arme et la pointa face au jeune homme.

-Non mais je vous jure, tous des malpolis ici ! Et des peureux ! Qu'est-ce que c'est que ce pays bon sang de bon soir ?!

Maintenant elle était vraiment en colère et avait crié les derniers mots, complètement bourrée.

- Pervers !

Après avoir bloqué le déluge d'objets lancés par Cylin, passablement ivre et donc loin d'être précise, Uriel se retrouva nez à nez avec une épée plus maintenue que brandie. L'alcool présent dans le sang de la jeune fille faisait son effet. Même si elle semblait assez assurée sur ses jambes -un exploit, avec les litres de bière qu'elle avait ingurgitée- sa main était peu assurée.

- Non mais je vous jure, tous des malpolis ici ! Et des peureux ! qu'est-ce que c'est que ce pays, BON SANG DE BON SOIR !?

Ses pensées semblaient relativement confuses. Elle restait dangereuse, surtout car elle n'était pas vraiment maître d'elle-même. Profitant d'un petit moment inattention causé par l'alcool, Uriel désarma le plus délicatement possible la jeune fille -un exploit, en soit, car trop délicatement et elle aurait pu lui enfoncer son épée dans les cottes- puis la souleva de terre avant de la passer sur son épaule.

- Je crois que quelqu'un a bien besoin de passer sous l'eau froide !

Sur ces mots, Uriel se jura d'empêcher le tavernier de servir Cylin. Si ils survivaient. Il faudrait aussi qu'il s'excuse, le moment venu...

-Non mais je vous jure, tous des malpolis ici ! Et des peureux ! qu'est-ce que c'est que ce pays, BON SANG DE BON SOIR !?

Les voix qu'entendaient Corbeau lui étaient familières. Enfin, c'est vite dit. Il les avait quelque peu entendu ces derniers jours, quoi. Exaspéré, il se mettait en route vers les voix retentissant quelques chambres plus loin.

- Je crois que quelqu'un a bien besoin de passer sous l'eau froide !

C'est ce que corbeau entendu juste avant d'avoir le visuel sur les deux épéistes, qui était dans une position bien étrange. L'un sur l'autre. Il échangea quelques mots avec Kuro quand a savoir si il devait intervenir ou non, puis, se décida a franchir la porte.

-Bon, qu'es-ce que c'est les histoires? soupire un long coup
On peut pas essayer de tous s'entendre? Nous nous foutons royalement qu'on devienne les meilleurs amis du monde, mais on pourrait pas tous faire, je sais pas moi, des concessions?
C'est pas que ça nous gonfle, mais presque.
Je veut bien demander a Kuro de ne plus être si acerbe dans ces propos. Et si il le faut vraiment, je peut faire des efforts pour communiquer de temps en temps. Mais la, ça va vite devenir invivable, et on va finir par entrer dans un conflit qui me parait presque inévitable.

La situation actuelle n'était pas en sa faveur. Loin de là même, Cylin arrivait quand même à voir qu'elle venait d'être soulevé comme un sac de pomme de terre. Mais elle était trop ivre pour réussir à comprendre ce que disait le mercenaire, la jeune fille réussit à entrapercevoir le shaman qui sortait de sa chambre. Cela n'était pas très bon pour elle.

-Vous vous mettez à deux en plus ? Goujats ! Malotrus ! Vous me le paierez !

Cylin se mit à taper sur le dos du jeune homme mais avec peu de force. A force de bouger ainsi elle ne se sentait pas très à l'aise.La jeune fille se maudissait mais ses injures se concentraient principalement sur ses deux compagnons.

-Tu vas me lâchez oui ?! Tu pues en plus ! Traitez une jeune femme comme ça !

Son ravisseur commença à bouger et elle ne put voir où il l'emmenait.